L'eau source d'énergie
 

En amont, on trouve des lieux-dits dont le nom commence par Scie, on comprend alors l'importance de l'énergie hydraulique dans l'exploitation du bois de sapins dans la région. Bien entendu, si toutes ces scieries n'ont pas aujourd'hui disparu, aucune n'utilise l'énergie de la rivière.
Cela commence à la source par la Scie de la Pauze (ou Scie du Bois) puis on trouve successivement, la Scie de Bouilloux, la Scie de la Roue qui aurait existé dès 1390, la Scie Royon, la Scie Neuve. Voir des photos.

On trouvait aussi de nombreux moulins, il en reste des noms de hameaux aujourd'hui comme le Moulin du Sapt, le Moulin Blanc ou encore le Moulin Cheval qui aurait été cité en 1363. Ils servaient à moudre le grain. Souvent alimentés par des biefs que l'on pouvait ouvrir ou fermer et dont le courant faisait tourner une roue verticale ou horizontale entraînant une meule de pierre qui écrasait les grains sur la meule fixe située dessous.
Dans la région, près de Roche-la-Molière, il y avait une carrière de meules en grès houiller. Voir une photo.

Au début du XIXème siècle, on a dénombré 95 établissements pour l'essentiel des moulins à grains et, dans une moindre mesure, des scieries. Il y avait aussi 2 moulinages pour le textile et 3 papeteries avec, par exemple la papeterie du Crouzet. Voir le fonctionnement des papeteries à l'ancienne.

L'énergie du courant de la rivière pouvait entraîner une roue à aubes. La roue horizontale faisait tourner directement par un axe vertical la meule supérieure mobile sur la meule inférieure fixe.
La roue verticale, à aubes ou à augets, actionnait un axe horizontal par l'intermédiaire de pignons permettant une vitesse de rotation plus grande, cet axe pouvait entraîner plusieurs machines.
En 1827, Benoît Fourneyron invente la turbine hydraulique, depuis déclinée en de nombreuses versions, qui permettait une plus grande vitesse de rotation et une plus grande puissance. Voir des photos
Avec l'arbre à cames, permettant la conversion du mouvement circulaire en mouvement rectiligne alternatif, la turbine a ouvert la voie à l'industrialisation.

C'est le cas pour la région de Pont-Salomon au cours du XIXème siècle.
Les moulins à grains deviennent des papeteries qui vont ensuite être vendues et transformées. C'est le cas à partir de 1842, lorsque les frères Jackson associés à Alexis Massenet (le père de Jules) achètent des bâtiments pour y installer des usines de fabrication de faux. L'énergie du courant de la rivière fait tourner des roues à augets qui, par un système de cames, actionnent des martinets destinés à battre le métal rouge sortant du feu. Cette énergie est aussi utilisée pour faire tourner les meules de l'aiguiserie. Voir des photos.

En 1856, Pierre-Frédéric Dorian, gendre de Jacob Holtzer, s'associe aux frères Jackson dans l'entreprise que Massenet a quittée. À la fin du siècle, c'est 400000 faux qui sortent chaque année des usines de Pont-Salomon soit 40% de la production nationale.
L'industrie s'accomode mal des fluctuations du courant selon les saisons, c'est pourquoi, on va voir, petit à petit, l'énergie hydraulique être remplacée par la machine à vapeur.

Les usines textiles fonctionnent aussi à l'énergie hydraulique comme, par exemple, les fabriques de rubans Sarda ou Colcombet à la Séauve-sur-Semène. En 1855 sera installée la première machine à vapeur pour remplacer la turbine lors des périodes d'étiage.

On trouve un lieu-dit Les Fabriques à Jonzieux où un moulinage hydraulique a fonctionné jusqu'en 2002.

On a aussi fait tourner très tôt des turbines pour produire de l'électicité, voir les photos.