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La famille Binachon |
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Originaire de Saint-Martin-la-Plaine, la famille Binachon s'installe à Rive-de-Gier au XVIIIe siècle. C'est là que naît Gaspard le 29 octobre 1787, fils de Claude, journalier puis voiturier et de Marguerite Veillon. Gaspard épouse Louise Celler ou Seller, la fille d'un verrier, le 29 avril 1812, il est alors ouvrier aux mines. Ils auront cinq enfants à Rive-de-Gier, les deux filles aînées, Pierrette et Marie meurent à quelques jours d'intervalle en 1814, Fleury naît ensuite le 20 mars 1816, suivi d'une soeur Marie qui ne vivra que deux ans et enfin François.
Gaspard meurt accidentellement le 1er janvier 1827, Fleury n'a que onze ans et François pas encore deux ans. Pour faire vivre ses deux garçons, sa mère va devenir épicière. Après des études au petit séminaire, Fleury entre dès 1832 à la Compagnie des mines de houille d'Egarande à Rive-de-Gier, où il occupe successivement les postes d'aide-comptable, comptable, caissier et contrôleur principal.
Le 6 décembre 1839, il épouse, à Rive-de-Gier, Marie Denis, fille d'Hector, entrepreneur et de Catherine Badard. Ils auront un fils unique, Joannès qui naît à Rive-de-Gier le 9 août 1841, Fleury est alors "fondeur en fonte".
Le 1er juillet 1842, il entre dans la fabrique de faux de Firminy puis dans celle de Rochetaillée appartenant à Pierre-Frédéric Dorian et il en devient le directeur.
Le 1er juillet 1856, il devient directeur de la société des fabriques de faux et faucilles de Saint-Étienne, comprenant les usines de Pont-Salomon, de Saint-Étienne et de Touille en Haute-Garonne. Il s'installe à Pont-Salomon qu'il ne quittera plus.
Il avait commencé sa vie publique en 1852 comme conseiller municipal de Valbenoîte alors commune indépendante, il est ensuite adjoint au maire de la toute nouvelle commune de Pont-Salomon en 1866 et est nommé maire par le Préfet en 1870, il le restera jusqu'à sa mort le 18 décembre 1889.
Il fut aussi conseiller général pour le canton de Saint-Didier-la-Séauve et député pour l'arrondissement d'Yssingeaux de 1879 à 1889. Il a reçu la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1881 des mains de Jean-Baptiste Boussingault.
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Portraits de Fleury Binachon et de son épouse Marie, site source |
Après ses études au lycée, Joannès Binachon entre à l'École des mines en 1865. Il est d'abord ingénieur aux Hauts Fourneaux de Ria (Pyrénées-Orientales) qui appartiennent à Jacob Holtzer, puis entre dans l'usine de faux de Pont-Salomon. Il épouse à Saint-Étienne le 19 avril 1875, Benoîte Marie Élize dite Édith Primat, fille d'Antoine Primat. Il prend la succession de son père à la direction de l'usine de faux ainsi qu'à la mairie de Pont-Salomon de 1890 à 1912. Chevalier de la Légion d'honneur en 1894. Il meurt à Saint-Étienne le 19 novembre 1912. Sa veuve deviendra administratrice de l'usine de faux et sera décorée de la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1925 par son frère, Claude-François Primat, lieutenant colonel à la retraite, commandeur de la Légion d'honneur.
Le couple aura sept filles dont six survivront et pas de fils pour reprendre l'usine, c'est donc un gendre qui va s'en charger.
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Portraits de Joannès Binachon et de son épouse Édith, site source |
L'aînée des filles, Claire Fleurie Marie, née à Pont-Salomon le 13 août 1876, va épouser Jean Antoine Régis Martin le 26 mai 1896 à Pont-Salomon. Fils d'un architecte du Puy-en-Velay, né le 25 septembre 1865, il entre à l'École navale, devient lieutenant de vaisseau et reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1895 pour la campagne de Madagascar. Il quitte l'armée à son mariage et entre à l'usine de faux dont il deviendra le directeur à la mort de son beau-père et se fera appeler Martin-Binachon.
Il succède également à son beau-père à la mairie de Pont-Salomon de 1912 à 1938 et sera également conseiller général de la Haute-Loire de 1912 à 1919. Il est nommé officié de la Légion d'honneur en 1923 puis est élu sénateur le 6 janvier 1924. Il meurt lors d'une invitation chez un collègue sénateur à St-Hilaire-de-Talmont (Vendée) le 1er septembre 1938.
Leur fils Jean Antoine Fleury Martin-Binachon, né à Pont-Salomon le 2 janvier 1898 va être plus attiré par la marine où il entre en 1916 que par l'entreprise. Il terminera capitaine de vaisseau. Néanmoins il prend la direction de l'usine de faux à la mort de son père et lui succèdera à la mairie de Pont-Salomon jusqu'en 1944. Il sera fait commandeur de la Légion d'honneur en 1949, année même où il perdra la vie dans un accident de la route sur la commune de Neulise. Avec lui se termine la dynastie Binachon à la tête de l'usine de faux et de la ville de Pont-Salomon. Il a aussi été président de l'automobile club.
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Jean Martin-Binachon (L'Illustration 1927) |
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Monument à la mémoire de Jean Martin-Binachon sur les lieux de l'accident, site source |